"La petite fille du lac" de Christina Schwarz (2000) |
Sans le savoir, ce roman, comme « Pierre et Jean » de Maupassant, tourne également autour dun secret de famille. Il est difficile de raconter de façon linéaire cette histoire car il y a de constants retours en arrière et elle sétend sur 20 ans. Le roman commence par la noyade de la sur de lhéroïne, en novembre 1919. Autour de ce fait va se développer lhistoire mais le lecteur va découvrir, peu à peu, en avançant dans le roman quil existe un autre secret qui est réellement le fait générateur de ce drame, la noyade nétant quune conséquence de ce secret. Lhéroïne est Amanda, une infirmière, qui en raison de problèmes de santé revient vivre dans la ferme familiale, dans le Wisconsin (état du nord des Etats-Unis). Dans cette ferme, il ny a plus que sa sur cadette Mathilda et sa petite fille Ruth. Le mari de Mathilda, Carl, a été gravement blessé à la guerre et il est encore en France, en convalescence, attendant de pouvoir revenir. Huit mois après le retour dAmanda, Mathilda va se noyer dans le lac qui borde leur terrain et sur lequel il y a une petite île. Mathilda naura dautres choix que de rester pour élever sa nièce et pour aider son beau-frère, Carl, à guérir complètement de sa blessure et à faire fonctionner la ferme. Cest cette situation qui sert de point de départ au roman. Lauteur va évidemment nous faire comprendre que derrière cette noyade se cache un secret, secret qui va donner une autre envergure au roman. Cest principalement ce que je reprocherai à ce livre, nous donner trop rapidement la clef de lhistoire (avant même la moitié du roman). Personnellement, jadore devoir chercher pour essayer de comprendre et attendre la fin du livre pour connaître le fin mot (que je ne trouve jamais seul !). Excepté cela, et sans être un livre exceptionnel, « La petite fille du lac » dépeint avec beaucoup de talent les rapports entre deux femmes (trop) liées malgré elle par le décès dune sur et dune mère et la lourdeur du secret qui ronge et détermine lexistence entière dun être, ainsi que les conséquences sur les autres. Si lhistoire est classique (je verrai très bien une adaptation de ce roman au cinéma car il possède de nombreuses qualités pour cela), labsence totale de mièvrerie et les caractères attachants et troubles des personnages font de ce livre une réussite. Il ny a pas les bons et les méchants, simplement des êtres faits de chair qui souffrent, qui aiment et qui font face à leur destin. |
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